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Débat sur les mobilités du futur ter

M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Corbisez.
M. Jean-Pierre Corbisez. Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, en dépit de l'issue en demi-teinte de la dernière COP, la lutte contre le réchauffement climatique est devenue un impératif.


Parmi les énergies nouvelles, il en est une qui me semble particulièrement sous-employée, à savoir l'hydrogène, qui, en production totalement décarbonée, n'émet aucune pollution et qui, utilisé comme carburant, permet alors le recours à des véhicules électriques, moyennant une énergie totalement propre, même si elle reste un peu coûteuse.
Les technologies développées aujourd'hui le rendent adaptable aux transports individuels comme aux transports collectifs et déclinable sur tout type de véhicule.
Certes, notre pays vient de se doter d'un plan national hydrogène. C'est une première, une étape importante qu'il convient de souligner. Mais il faut être plus ambitieux : il me semble nécessaire d'assurer rapidement le développement d'une filière française performante, compétitive et innovante. Trop souvent, notre pays a souffert du retard pris sur ses voisins : j'en veux pour exemple la signature par Alstom de plusieurs contrats avec les Länder dans le domaine du ferroviaire, alors que la France ne sortira son premier train à hydrogène qu'en 2022.
Les études établissent aujourd'hui que d'ici à 2040, les véhicules à hydrogène constitueront seulement le quart des véhicules circulant. En aucun cas il ne faut aborder l'hydrogène comme un substitut et attendre la fin des véhicules à batterie électrique avant de développer son usage. Aussi, au-delà de la déclinaison opérationnelle du plan national via notamment les appels à projets de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, l'Ademe, j'aimerais savoir quelles mesures le Gouvernement entend mettre en œuvre et quelles initiatives il compte prendre dès cette année pour accompagner l'émergence de cette filière afin qu'elle joue un rôle central dans notre transition écologique.
En particulier, dans quelle mesure les collectivités seront-elles incitées pour leurs propres flottes de transport, mais aussi pour leurs services de transport collectif et leur développement économique, à recourir à l'hydrogène ?
Enfin, l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible, l'AFHYPAC, qui regroupe les acteurs de la filière, annonce des possibilités d'exportation d'un hydrogène produit en France à hauteur d'environ 6 milliards d'euros d'ici à 2030. Là encore, quelles actions le Gouvernement entend-il mener pour ne pas passer à côté de telles opportunités de développement ? (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. – M. Alain Fouché applaudit également.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre.
Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports. Monsieur le sénateur, je peux vous assurer que le Gouvernement est convaincu que l'hydrogène a un rôle important à jouer dans la transition énergétique. C'est une solution de mobilité propre complémentaire au bio-GNV et aux batteries et c'est également un vecteur de décarbonation du réseau gaz.
La filière française est en avance et compte de nombreux industriels de premier rang mondial, présents sur toute la chaîne de valeur.
Le plan de déploiement de l'hydrogène, qui a été présenté le 1er juin dernier, veut capitaliser sur ces atouts pour développer les avantages industriels français et préparer le déploiement massif de l'hydrogène autour de trois axes, notamment la mobilité, dans laquelle l'hydrogène, j'en suis convaincue, a tout son rôle à jouer, en particulier pour les véhicules lourds, les poids lourds, les véhicules utilitaires ou les trains, et pour les flottes captives.
Le plan comporte plusieurs dispositions opérationnelles.
Tout d'abord, les dispositifs de soutien au verdissement des véhicules ont été systématiquement élargis à l'hydrogène : je pense au suramortissement pour les poids lourds ou à celui qui a été introduit pour les navires, au bonus pour l'acquisition de nouveaux véhicules ou à la prime à la conversion.
Deuxième dispositif : le soutien à l'émergence d'écosystèmes, qui a fait l'objet d'un appel à projets spécifique de l'Ademe – écosystème de mobilité hydrogène. Il s'agit non seulement de développer des solutions de mobilité, mais aussi de disposer de systèmes de production d'hydrogène. L'appel à projets, lancé en octobre, a été clôturé dans un premier temps il y a quelques jours et il est en cours d'examen par mes services. Le but est de développer des clusters dans ce domaine.
J'ai également lancé une mission spécifique sur le développement du train à hydrogène, mission conduite par le député Benoît Simian et qui doit nous permettre de déployer une expérimentation de trains à hydrogène avant la fin du quinquennat.
L'hydrogène, je vous le confirme, est un vecteur important pour les mobilités. C'est même le cas pour le vélo puisque l'entreprise Pragma Industries a été récompensée au Consumer Electronic Show de Las Vegas cette année pour son vélo à assistance électrique à hydrogène.
M. le président. Monsieur Corbisez, pour une réplique éventuelle, vous disposez de 33 secondes.
M. Jean-Pierre Corbisez. À l'occasion de la nouvelle année, je vous les offre, monsieur le président. (Sourires.)
M. le président. Merci beaucoup, mon cher collègue. (Mêmes mouvements.)

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