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Débat sur l'avenir de l'enseignement professionnel bis

Mme la présidente. La parole est à Mme Josiane Costes.
Mme Josiane Costes. Monsieur le ministre, la réforme de l'enseignement professionnel que veut engager le Gouvernement pour la rentrée de 2019 va conduire à une baisse importante du nombre d'heures d'enseignement général dans le cursus des élèves choisissant cette voie. En effet, le français, l'histoire-géographie et l'éducation morale et civique perdent un volume total de 113 heures sur trois ans.


Or cet enseignement général est indispensable à la formation de ces jeunes élèves, au parcours parfois chaotique et pour qui le lycée professionnel est souvent la seule chance d'avoir un emploi ou de poursuivre des études supérieures.
Mme Catherine Troendlé. Absolument !
Mme Josiane Costes. Aujourd'hui, 38 % des élèves de lycées professionnels poursuivent leur cursus après le bac. Ils n'étaient que 17 % en 2000. C'est une belle progression !
Toutefois, leurs résultats en BTS sont mitigés : seuls 62 % d'entre eux décrochent le diplôme, pour 87 % des bacheliers généraux. En réduisant la part de l'enseignement disciplinaire, on risque de creuser l'écart entre le lycée professionnel et la poursuite d'études.
Les lycéens professionnels ne doivent pas être privés de culture générale. C'est une erreur de croire qu'ils n'en auront pas besoin. Privilégier la pratique et la technique est certes une bonne chose, mais cela ne doit pas se faire au détriment de matières fondamentales pour le développement intellectuel de ces élèves. Seul un socle de valeurs culturelles et citoyennes permettra à ces jeunes de s'adapter aux évolutions du monde et aux métiers qu'ils pratiqueront.
Monsieur le ministre, comment comptez-vous pallier la baisse de ce nombre d'heures d'enseignement des matières générales en lycée professionnel ? (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Madame la sénatrice, j'ai déjà partiellement répondu à votre question, même si j'essaye de dire des choses nouvelles à chaque fois. (Sourires.)
Encore une fois, il s'agit d'une évolution qualitative. Avec la réforme, nous arrivons à 995 heures sur un parcours seconde, première et terminale – respectivement 360 heures, 336 heures et 299 heures –, auxquelles il faut ajouter les heures de consolidation, d'accompagnement personnalisé et de choix d'orientation, soit 265 heures supplémentaires sur l'ensemble du parcours. La réduction n'est donc pas si forte que cela, et il faut y ajouter la co-intervention. Par comparaison avec d'autres pays, nous conservons un enseignement général extrêmement fort au sein de notre enseignement professionnel.
J'en profite pour adresser un message de considération et d'estime aux 50 000 professeurs des lycées professionnels de France, que ceux-ci enseignent les disciplines professionnelles ou générales. Je sais bien que, là encore, les inquiétudes sur l'avenir sont présentes. Mais leur carrière est importante et, je le dis officiellement, nous avons besoin d'eux pour que leurs compétences servent encore mieux aux élèves, dans un contexte de co-intervention et d'enseignement plus personnalisé.
Je pense que nous avons besoin aussi de plus de coopération et d'un travail d'équipe entre les différentes catégories de professeurs. C'est un point important.
Nous avons besoin d'imprégnation de la culture générale. C'est pourquoi, parmi mes priorités, figurent aussi les projets culturels menés en dehors des heures de cours. J'ai demandé aux recteurs d'accorder la priorité à l'enseignement professionnel en la matière. En outre, bien évidemment, l'enseignement professionnel recèle en lui-même une dimension conceptuelle et culturelle.
Mme la présidente. La parole est à Mme Josiane Costes, pour la réplique.
Mme Josiane Costes. Monsieur le ministre, de nombreux élèves en échec scolaire au collège retrouvent confiance et réussite au lycée professionnel.
Un enseignement avec des pratiques pédagogiques souvent très innovantes, dont l'enseignement général s'inspire d'ailleurs, redonne confiance à ces élèves et les remet sur la voie de la réussite.
L'enseignement général au sein de ces établissements permet justement à ces élèves de retrouver confiance en eux en réussissant dans les matières dans lesquelles ils étaient en échec au collège, comme les lettres, les mathématiques ou encore les langues. Il est donc fondamental.

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