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Débat sur l'enseignement professionnel

M. Jean-Claude Requier. L'enseignement professionnel reste parfois encore sous-valorisé, à tort. Pourtant, je rappellerai que, en marge de la voie professionnelle classique, le fameux compagnonnage français est inscrit depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité sous le titre « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier ».

Pour peu qu'ils soient bien mieux reconnus socialement, comme ce fut le cas durant la pandémie avec les professions dites de première ligne, tous les métiers ont du sens.

L'enseignement professionnel offre un potentiel de parcours nécessaire pour répondre à la fois aux aspirations de nombreux jeunes et aux besoins non satisfaits du marché du travail.

Dans ces conditions, la réforme du lycée professionnel met davantage l'entreprise au cœur de la formation, notamment au travers du projet de développement de l'apprentissage dans tous les secteurs d'activités et tous les lycées professionnels.

Néanmoins, je m'interroge sur la tendance à une forte spécialisation de la voie professionnelle. En effet, il est observé que deux tiers des élèves se concentrent dans trois spécialités du secteur tertiaire : le commerce, la gestion-administration, et les soins et services à la personne.

En outre, le monde économique exprime, en son sein, une demande contradictoire. Certaines entreprises souhaitent des profils aux compétences transversales tandis que d'autres souhaitent que davantage de spécialités soient proposées aux élèves.

Aussi, madame la ministre, comment résoudre cette équation entre de nouveaux besoins de spécialités, notamment sous l'effet des évolutions technologiques et industrielles, et une orientation des élèves vers un même type de formation ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Carole Grandjean, ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels. Monsieur le sénateur, vous touchez au cœur d'un dispositif qu'il nous faut mieux accompagner.

Le premier enjeu est de trouver la juste adéquation entre les formations et la préparation des compétences de nos jeunes. Ces derniers devront s'adapter, tout au long de leur carrière professionnelle, aux métiers ; ils devront également s'adapter aux mutations que connaîtront les professions.

Le second enjeu a trait aux besoins du monde économique : les compétences des personnes issues de nos dispositifs de formation doivent pouvoir y répondre.

Je tiens à souligner à quel point le lycée professionnel s'est déjà emparé de l'apprentissage, sans se restreindre à une modalité unique. Le statut scolaire – nous insistons sur ce point – a toute sa place au sein du lycée professionnel, de même que le statut d'apprenti, dont l'essor est clair depuis plusieurs années.

La variété – que vous évoquez – des besoins des entreprises est un de nos défis. Cela doit nous encourager à accélérer la révision de la carte des formations, évoquée précédemment, mais aussi à travailler avec nos partenaires régionaux pour identifier les enjeux économiques de demain.

En effet, nous devons préparer les compétences dont nous aurons besoin dans les années à venir en accompagnant les transformations en cours et en investissant, conformément aux besoins, dans la formation des enseignants, dans les partenariats avec les entreprises et dans les plateaux techniques qui devront être mis en place. Ainsi, le lycée professionnel sera au rendez-vous des enjeux d'avenir, notamment la souveraineté industrielle et, plus largement, économique.

Pour conclure, nous sommes, bien entendu, conscients que les approches simplistes n'ont pas leur place. Pour établir notre stratégie au travers des cartes des formations et être plus ambitieux, nous devons travailler de manière partenariale avec l'ensemble des acteurs, que ce soient les régions ou les acteurs économiques, pour dessiner les compétences nécessaires à notre souveraineté nationale en matière de formation. Face à un tel défi, notre coopération doit être maximale.

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