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Débat sur le thème « Mieux rémunérer le travail en France : la nécessité d'un Grenelle sur les salaires ».

M. Christian Bilhac. Madame la ministre, le 1er juin 1968, les accords de Grenelle entérinaient une augmentation de 10 % des salaires des Français et une hausse du SMIG de 35 % à Paris et 38 % en province. Vous l'avez dit, c'est de l'histoire ; les temps ont changé, et les salariés s'en sont aperçus !

Les salariés modestes, notamment les ouvriers ou employés, ont vu au fil des années leur situation financière se dégrader, à mesure que disparaissaient plusieurs aides, ce dont je ne vous fais pas porter la responsabilité.

Je pense à la perte des aides personnalisées au logement (APL) pour les locataires et les propriétaires ou à la suppression de la déductibilité des intérêts d'emprunt pour l'acquisition de la résidence principale. Je pense aussi à l'augmentation du coût des mutuelles de santé, avec les déremboursements décidés par la sécurité sociale. Je pense enfin à la disparition des aides versées autrefois par la caisse d'allocations familiales (CAF) pour les vacances ou la rentrée scolaire.

Qu'ont-ils fait pour mériter cela, tous ces travailleurs qui se lèvent tôt le matin ? Aujourd'hui, l'écart se resserre entre les bas salaires et les minima sociaux, malgré la prime d'activité. Avec le retour de l'inflation, les salaires réels diminuent. Il devient urgent d'indexer les salaires sur les prix.

Une négociation doit s'ouvrir avec les partenaires sociaux pour revaloriser les salaires au bénéfice des plus précaires, des emplois les plus utiles et les plus pénibles.

Vous me répondrez sans doute, comme le ministre de l'économie et des finances, que cela entraînerait une augmentation de l'inflation. Mais ne peut-on pas faire le même effort pour les travailleurs que pour les banquiers, dont les taux d'intérêt ont été alignés sur l'inflation ?

Madame la ministre, même si vous avez déjà répondu dans votre propos liminaire, je vous repose la question : comptez-vous organiser une conférence sur les salaires ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe SER.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Carole Grandjean, ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels. Monsieur le sénateur Bilhac, je crois en effet avoir déjà répondu à cette question dans mon propos liminaire. Le comité de suivi, présidé par M. le ministre du travail, Olivier Dussopt, se réunit deux fois par an pour accompagner les branches dans la revalorisation de leurs grilles salariales. Il se concentre naturellement sur le cas des branches qui n'ont pas procédé à une revalorisation depuis longtemps faute d'une dynamique suffisante ; je pense aux pompes funèbres ou aux casinos.

Je rappelle que nous avons pris de nombreuses mesures visant à favoriser le pouvoir d'achat. La loi de finances pour 2023 prolonge le bouclier tarifaire jusqu'au 30 juin 2023. La hausse des tarifs du gaz est limitée à 15 % à compter du 1er janvier 2023 et celle de l'électricité l'est à compter du 1er février 2023. Ces mesures ont un impact très concret sur le pouvoir d'achat de nos concitoyens. Ainsi, l'augmentation moyenne des factures sera de 25 euros par mois pour les ménages qui se chauffent au gaz, au lieu des 200 euros par mois sans le bouclier tarifaire. Pour les ménages se chauffant à l'électricité, l'augmentation sera de l'ordre de 20 euros par mois contre 180 euros sans le bouclier tarifaire.

Le comité de suivi vise évidemment un ajustement à l'augmentation du SMIC, mais nous prenons aussi de nombreuses mesures en faveur du pouvoir d'achat des Français pour les accompagner dans cette période d'inflation.

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