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Débat sur le thème : "La France peut-elle devenir un champion de l'énergie hydrogène ?

Mme la présidente. Pour clore ce débat, la parole est à Mme Guylène Pantel, pour le groupe auteur de la demande.

Mme Guylène Pantel, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, je tiens à vous remercier, toutes et tous, pour vos contributions qui viennent nourrir ce large débat sur l'hydrogène.

Celui-ci est un vecteur de la transition énergétique ; il doit permettre de décarboner notre mix énergétique. Ce point ne semble pas contesté. Il ne fait aucun doute qu'il participera à l'indépendance énergétique de la France et à la stabilité de notre système électrique, grâce aux capacités de stockage qu'il offre.

À cela s'ajoutent les emplois directs et indirects qu'il créera, que l'on chiffre entre 50 000 et 100 000.

Au-delà du cap économique, c'est le cap écologique qu'il nous faut plus que jamais tenir.

Je pense aux objectifs fixés par l'accord de Paris, notamment à la réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 et à la limitation à 1,5° de la hausse des températures d'ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. Cela suppose que 75 % du mix électrique soit produit à partir de sources faiblement émettrices à l'échelon mondial.

À ce titre, l'essentiel se joue dans les dix années à venir : la décarbonation de l'ensemble des secteurs doit donc avancer à grands pas.

À la question posée par notre débat, de savoir si la France peut devenir un champion de l'hydrogène, je répondrai : oui, mais il faut pour cela qu'elle s'associe à ses partenaires européens pour structurer et coordonner les investissements ; je pense en particulier aux réseaux et à l'adaptation des infrastructures gazières.

La Commission européenne s'est également saisie du sujet en juillet dernier. Plusieurs États membres, tels que l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal, prennent les uns après les autres ce grand tournant avec des montants d'investissements proches des nôtres, voire plus ambitieux. Nous nous réjouissons de ces engagements, pris après quelques années de tâtonnements.

Je m'en réjouis d'autant plus qu'il existe des pistes d'espoir : l'Agence internationale de l'énergie, qui a élaboré, pour la première fois, un scénario « zéro émission nette », intègre l'hydrogène pour y parvenir.

Si l'espoir existe, des points de vigilance demeurent quant à la bonne utilisation de la manne financière qui sera consacrée à l'hydrogène dans les prochaines années. Soutenir fortement un secteur pour constituer une filière est naturel et indispensable, mais un contrôle de l'efficacité des dépenses engagées est primordial.

Nos débats illustrent à la fois un véritable engouement pour l'hydrogène. Il a débuté avec l'intérêt ressenti par certaines entreprises, mais aussi par des territoires qui ont de la sorte lancé une dynamique ; celle-ci s'est accélérée du fait de la crise sanitaire.

La nouvelle stratégie hydrogène apportera 7 milliards d'euros sur dix ans. Le groupe du RDSE espère qu'elle pourra lever les verrous majeurs qui ralentissent actuellement le développement vertueux à grande échelle de l'hydrogène : les coûts de production, sa décarbonation et son verdissement à partir d'énergies renouvelables produites localement. Les enjeux sont importants en matière de recherche et développement, mais aussi de formation pour accompagner ces nouvelles compétences.

La piste de l'hydrogène blanc, issu d'émanations d'hydrogène naturel depuis l'écorce terrestre, n'est pas évoquée dans la stratégie française, à l'inverse de celle qu'a adoptée l'Allemagne.

Vous l'aurez compris, mes chers collègues : le chemin de la France vers l'excellence en matière d'hydrogène est encore long, mais nous sommes sur la bonne voie ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

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