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Question d'actualité sur le service national universel

M. Henri Cabanel. Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel.

 

Dans un contexte de défiance exacerbée envers les élus, il est urgent de resserrer les liens avec les citoyens. Le dialogue en amont des projets et la coconstruction sont nécessaires. Mais il est également urgent de réinventer une culture citoyenne, notamment pour les jeunes qui ne se sentent ni légitimes, ni écoutés, ni compris. Les chiffres de l'abstention en témoignent.

J'ai été le rapporteur d'une mission d'information portant sur ce sujet, présidée par mon collègue Stéphane Piednoir. Plusieurs outils existent : la journée défense et citoyenneté, l'enseignement moral et civique, le Service civique et celui dont on parle beaucoup depuis plusieurs mois, le Service national universel (SNU). Généralisé ? Obligatoire ? Abandonné ? Remis à plus tard ? Tout a été dit.

Le constat concernant ces outils est qu'il faut les étudier de façon transversale, car ils sont interdépendants.

De nombreuses informations ont été données sur le SNU, dont certaines étaient fausses, comme la militarisation des jeunes.

Le SNU généralisé suscite des questions portant sur la compétence des encadrants et sur les lieux d'accueil. Il est donc nécessaire de coconstruire avec l'ensemble des parties prenantes, notamment les jeunes.

Le service civique ayant fait ses preuves, il doit être poursuivi. Sur un temps long, il permet un réel engagement envers la société, avec à la clé un CV et une ouverture sur le monde professionnel.

Madame la secrétaire d'État, comment envisagez-vous l'avenir de ces dispositifs ? Et quid de la généralisation du SNU ? Un débat parlementaire a été préconisé par notre mission d'information. L'envisagez-vous et dans quel délai ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. – MM. François Patriat et Xavier Iacovelli applaudissent également.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du service national universel.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre des armées et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de la jeunesse et du service national universel. Monsieur le sénateur Cabanel, vous avez mille fois raison ! Le rapport qui préconisait plus de vingt-trois mesures est tout à fait juste. Aujourd'hui, nous manquons d'une culture citoyenne renforcée, qui se construit en toute transversalité. (Exclamations sur des travées des groupes SER et GEST.)

M. David Assouline. Et qui se déconstruit !

Mme Laurence Rossignol. Elle s'est dégradée ! On s'essuie les pieds sur les Français, et ensuite…

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État. Monsieur le sénateur, le rapport de la mission d'information présidée par M. Stéphane Piednoir, complété par le rapport de M. Éric Jeansannetas portant sur le service national universel, apporte un certain nombre de réponses.

La culture citoyenne, c'est d'abord une culture commune. Ce sont des repères communs, c'est une aspiration à la nation commune. Cela commence à l'école avec l'éducation morale et civique. Cela passe, ensuite, par des classes découvertes, par la reconnaissance de la démocratie scolaire, par la formation de nos enseignants, par la redécouverte des chantiers de patrimoine, mais aussi par la relation que nous avons avec nos élus.

Monsieur le sénateur, vous avez absolument raison de souligner que nos jeunes se détournent des urnes. Lors des dernières élections régionales, neuf d'entre eux sur dix ne se sont pas déplacés pour voter. (Mme Laurence Rossignol et M. Bernard Jomier s'exclament.) Il est plus important que jamais de prendre des mesures pour y remédier.

À cette fin, nous disposons déjà des conseils de jeunesse, des conseils municipaux de jeunes ; demain, le service national universel (SNU) sera un moment pivot, mais non exclusif, qui complétera la journée Défense et mémoire.

Avec ma collègue Patricia Mirallès, je travaille sur les questions mémorielles, afin de renforcer la force mentale et morale de notre jeunesse. (Mme Éliane Assassi et M. Pierre Laurent protestent.) Il est essentiel de lui redonner confiance en nos institutions, en lui proposant des temps de rencontres et en favorisant une mixité sociale et territoriale.

Le SNU, en permettant aux jeunes ultramarins de venir en métropole...

M. David Assouline. Comme s'ils ne venaient pas auparavant !

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État. ... et aux jeunes métropolitains de découvrir l'outre-mer, contribue à cet objectif.

De même, il encourage les jeunes des territoires ruraux à découvrir les zones urbaines, et inversement. La découverte de la beauté des territoires ruraux est ainsi une chance pour nos jeunes issus des zones périurbaines, et celle-ci mérite d'être défendue. (Exclamations sur les travées du groupe SER.)

Monsieur le sénateur, je me tiens à votre disposition pour les débats parlementaires au sein des groupes et des commissions. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et RDSE, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

Mme Laurence Rossignol. Vous êtes la secrétaire d'État d'un pays imaginaire !

M. le président. La parole est à M. Henri Cabanel, pour la réplique.

M. Henri Cabanel. Dans notre rapport, nous préconisons effectivement un débat parlementaire ; c'est essentiel pour notre jeunesse, et nous ne souhaitons pas nous en priver.

Le SNU, le service civique et les autres dispositifs peuvent et doivent devenir des outils d'intégration sociale et d'éducation à la citoyenneté.

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