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Question orale sur le financement de la gendarmerie nationale

M. Henri Cabanel. À la suite de la question au Gouvernement de notre collègue Annick Jacquemet, le 23 juin dernier, j'ai été interpellé par des maires de communes rurales, intéressés par le sujet du financement des gendarmeries.

Il peut arriver – c'est le cas dans mon territoire – qu'une commune ait à prendre en charge, seule, le coût de la construction de la gendarmerie et des logements des gendarmes, alors que le secteur opérationnel concerne plusieurs communes – dans le cas auquel je pense, 18. Même si, in fine, le bâtiment sera la propriété de la commune, la situation interpelle.

Face à ces déséquilibres de prise en charge financière, M. le ministre de l'intérieur a évoqué, dans sa réponse à la question au Gouvernement, une nécessaire évolution notamment pour la rénovation du patrimoine. Quelles pistes préconisez-vous ?

Une obligation de prise en charge au niveau des autres communes qui bénéficieraient également de la présence de la gendarmerie, en plus d'une aide de l'État, vous paraît-elle plus équitable, et donc nécessaire ?

Quelle méthode préconisez-vous, puisqu'il a été indiqué qu'un travail était mené à ce sujet dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure ? Y aura-t-il une concertation avec les élus locaux ? Quel sera le phasage retenu ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur, chargée de la citoyenneté. Comme vous, monsieur le sénateur Henri Cabanel, le Gouvernement partage la nécessité impérieuse d'assurer la sécurité de nos concitoyens sur l'ensemble du territoire national.

Cela exige une présence réaffirmée de nos forces de sécurité intérieure au plus près de la population et des implantations au cœur des territoires. Cette exigence pèse singulièrement sur la gendarmerie nationale, qui assure la sécurité publique sur près de 95 % du territoire national.

Le nouvel article L. 1311-19 du code général des collectivités territoriales, issu du vote de la loi de finances pour 2021, est venu pérenniser l'engagement des collectivités territoriales auprès de l'État, notamment dans le financement de l'immobilier de la gendarmerie nationale.

En contrepartie de cette implication des collectivités auprès de l'État, le décret n° 93-130 du 28 janvier 1993 relatif aux modalités d'attribution de subventions aux collectivités territoriales pour la construction de casernements de gendarmerie et sa circulaire d'application du 28 janvier 1993 déterminent les modalités d'attribution des aides consenties par l'État à l'investissement des collectivités territoriales.

Ce dispositif n'exclut nullement la possibilité pour deux collectivités éligibles de s'associer, de manière à édifier conjointement leur caserne de gendarmerie.

En outre, ce dispositif autorise les groupements de collectivités territoriales à s'engager dans la construction d'une caserne de gendarmerie, permettant ainsi de répartir, non seulement le coût de la construction entre les collectivités adhérentes, mais également les frais d'entretien des immeubles qui relèvent du propriétaire.

Ce dispositif prévoit également les conditions d'établissement des revenus locatifs perçus par la commune. Pendant les neuf premières années, le loyer versé par l'État à la collectivité territoriale est calculé forfaitairement et tient compte des investissements financés par celle-ci. Au-delà, l'État, en qualité de locataire, paie un loyer qui correspond à la contrepartie financière de la mise à disposition de l'immeuble.

Le revenu locatif issu de cette mécanique globale doit normalement permettre au propriétaire de la caserne d'assumer les frais et les charges qui lui incombent.

D'autres dispositifs existent pour accompagner la construction de casernes de gendarmerie. Ainsi, un décret du 26 décembre 2016 fixe les conditions de réalisation et de financement d'opérations immobilières par les offices publics de l'habitat et les sociétés d'habitations à loyer modéré financées par des prêts garantis par les collectivités territoriales et leurs groupements.

Enfin, l'État conduit des opérations immobilières domaniales, généralement réservées aux projets les plus importants : pour l'année 2021, quelque 125 millions d'euros d'investissements immobiliers ont ainsi été prévus.

M. le président. La parole est à M. Henri Cabanel, pour la réplique.

M. Henri Cabanel. Je vous remercie de votre réponse, madame la ministre.

Effectivement, il existe des dispositions permettant à des communes de financer ensemble le casernement d'une gendarmerie, voire, comme dans le cas que j'ai cité, de sapeurs-pompiers.

Toutefois, vous savez très bien que, sur le terrain, il est très difficile pour un maire accueillant une gendarmerie ou une caserne de pompiers de négocier avec ses collègues un financement possible de ce casernement.

En réalité, sur un territoire large, on peut parvenir à convaincre un ou deux de ses homologues. Mais la majeure partie des autres, notamment dans les zones rurales où les communes ont peu de moyens, n'engageront pas de participation.

Or il s'agit d'investissements lourds – ma commune de Servian, dans l'Hérault, a contracté un emprunt sur quarante années –, sachant que, au bout d'une dizaine, voire une quinzaine d'années, se posera la question de la rénovation et de l'entretien des bâtiments. Or, malheureusement, dans l'allocation que vous mentionnez, on n'en tient pas suffisamment compte.

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