Contact     Extranet     facebook      twitter      youtube      rss

 

Question d'actualité sur les réponses à la banalisations de la violence du quotidien

M. Éric Gold. Monsieur le ministre, la banalisation de la violence dans les écoles, les stades ou l'espace public, envers nos élus et les dépositaires de l'autorité publique ou encore envers ceux qui assurent une mission de service au public est un constat tristement partagé.

Dans cette période émaillée de nombreuses crises, l'augmentation des tensions et le recours à la violence sont des signaux d'alerte à considérer avec une immense gravité. Une partie de la population, y compris la jeunesse, choisit aujourd'hui les extrêmes et l'abstention, qui battent des records toujours plus inquiétants, élection après élection. Ce sont les signes d'un malaise démocratique qui s'accroît.

Comme d'autres élus, je me rends régulièrement dans les écoles, collèges et lycées de mon département, pour rencontrer les plus jeunes. J'y mesure combien, malgré le travail des enseignants, le sens de l'engagement, la République et les valeurs citoyennes peuvent sembler éloignés de leur réalité. J'y mesure également la méconnaissance de nos institutions et de notre fonctionnement démocratique.

Tout cela va de pair avec une moindre compréhension de la décision politique et, de ce fait, avec une moindre acceptation des lois et des institutions.

Ce défi démocratique, nous devons le relever.

Au-delà des dispositifs déjà mis en place, qui relèvent de mesures davantage curatives que préventives, le groupe RDSE, avec notre collègue Henri Cabanel, a engagé un travail collectif pour développer le sens de l'engagement et la culture citoyenne. Ses propositions visent à permettre à chacun de trouver son rôle et sa place dans une société apaisée et de s'inscrire dans un projet commun, avec des références partagées.

Au sein de ces propositions, l'éducation est une priorité, car l'ignorance est le terreau de la défiance et l'école le lieu où sont formés les futurs citoyens.

Monsieur le ministre, quelles mesures concrètes envisagez-vous pour mettre en place une véritable culture citoyenne à l'école ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. – Mme Évelyne Perrot et M. Alain Richard applaudissent également.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

M. Pap Ndiaye, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur le sénateur Éric Gold, je vous souhaite à mon tour un très joyeux anniversaire. (Exclamations sur des travées des groupes RDSE et UC.)

Votre question renvoie à celle, fondamentale, de l'engagement citoyen de notre jeunesse, donc, en réalité, à celle de l'avenir de notre République et de notre démocratie.

L'enseignement moral et civique, auquel vous faites allusion, fait partie des enseignements obligatoires dispensés du cours préparatoire (CP) à la terminale. Le rapport de votre collègue Henri Cabanel contient des propositions tout à fait pertinentes, sur lesquelles il est possible de s'appuyer.

J'en retiens, tout d'abord, que cet enseignement moral et civique doit être réellement effectif à tous les niveaux, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, puisqu'il constitue souvent une variable d'ajustement.

Ensuite, il faut se pencher sur le contenu de cet enseignement moral et civique, à savoir la connaissance de nos institutions, les valeurs de la République, la capacité offerte à chacun de nos élèves d'avoir un engagement éclairé.

Les programmes d'enseignement moral et civique seront donc revus, et nous nous assurerons de leur mise en œuvre dans toutes les classes.

Par ailleurs, nous devons aussi veiller au bon niveau de formation des professeurs. Vous le savez, dans le cadre des concours du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) et de l'agrégation, une épreuve orale d'admission spécifique portant sur l'appropriation des valeurs de la République, dont la laïcité, a été proposée et mise en œuvre à partir de la session 2022.

Enfin, l'éducation aux médias et à l'information est nécessaire. En effet, nous connaissons le rôle délétère que jouent les réseaux sociaux dans un certain nombre de cas. Par conséquent, il est tout à fait urgent de développer l'esprit critique de nos élèves.

Tant en matière d'enseignement moral et civique que d'éducation aux médias et à l'information, vous pouvez compter sur moi, monsieur le sénateur. (MM. Alain Richard, François Patriat et Thani Mohamed Soilihi applaudissent.)

×
Stay Informed

When you subscribe to the blog, we will send you an e-mail when there are new updates on the site so you wouldn't miss them.

Proposition de loi maintenant provisoirement un di...
Débat relatif à la politique étrangère de la Franc...