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Question orale sur la désaffection de la filière pharmacie par les étudiants de santé

Mme le président. La parole est à Mme Véronique Guillotin, auteure de la question n° 636, adressée à M. le ministre de la santé et de la prévention.

 

Mme Véronique Guillotin. Madame la ministre, la filière pharmaceutique est un maillon essentiel de notre système de santé et de la bonne prise en charge des patients.

Pourtant, alors que certaines pharmacies doivent fermer faute de repreneur et que le nombre de postes non pourvus dans l'industrie pharmaceutique est estimé à 10 000, 1 100 places ont été perdues en deuxième année de cursus au cours de l'année 2022-2023. Ainsi, 1 100 étudiants n'ont pas souhaité poursuivre leurs études à l'issue de la première année !

Taux plus éloquent encore, moins de 50 % des places offertes ont été pourvues dans les facultés de Caen, Bordeaux, Poitiers et Reims, qui ne sont pas les moins attractives ! Ces étudiants non formés sont autant de pharmaciens qui ne pourront être déployés dans nos territoires.

Ce phénomène est dû à deux réalités. D'une part, du fait de la montée en compétences du métier, son attractivité doit probablement être repensée. D'autre part, la complexité de la réforme de l'entrée dans les études de santé, qui est pointée du doigt par toutes les parties prenantes, est considérée comme l'une des causes de nombre de désistements.

En effet, sous l'effet conjugué du manque de médecins, d'une évolution des pratiques et de la pandémie de covid-19, de nouvelles missions de santé publique ont été confiées aux pharmaciens – c'est bien –, telles que certains dépistages et vaccinations, sans toutefois les accompagner d'une revalorisation à la hauteur – c'est moins bien.

De même, la réforme des parcours accès santé spécifique (Pass) et des licences accès santé (LAS), l'absence du cursus sur Parcoursup et le manque d'informations sur l'éventail des métiers de la pharmacie sont des freins qui ne permettent pas de remplir les filières. Bien souvent, ces complexités conduisent d'ailleurs les candidats les plus motivés à se tourner vers des facultés étrangères, plus simples d'accès.

Madame la ministre, je souhaiterais donc savoir si des ajustements sont envisagés pour améliorer l'attractivité de cette formation et de cette filière, qui est indispensable à notre système de santé et à nos territoires.

Mme le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.

Mme Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargée des personnes handicapées. Madame la sénatrice, le métier de pharmacien est indispensable : les 21 000 officines du réseau des pharmacies sont des lieux privilégiés d'accès à la santé sur les territoires.

Le métier de pharmacien est un métier d'avenir, avec de nouveaux enjeux et de nouvelles perspectives. Nous avons par exemple élargi les compétences des pharmaciens en matière de vaccination – leur rôle dans les récentes campagnes a été crucial – et de prévention. Ils ont également un rôle clé à jouer en matière de numérisation et de transition écologique du système de santé.

Il est crucial que le métier de pharmacien continue de susciter des vocations. Le ministère de la santé a agi, en lien avec le ministère de l'enseignement supérieur : amélioration de la visibilité de l'offre de formation sur Parcoursup ; amélioration du module de découverte des métiers de la santé ; réforme du troisième cycle de pharmacie, très attendue par la communauté étudiante. Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a également annoncé la création de deux diplômes d'études spécialisées (DES) courts, l'un pour l'officine, l'autre pour l'industrie.

Afin d'améliorer l'attractivité du métier de pharmacien d'officine, l'indemnité du stage de neuf mois que nous proposerons aux étudiants en DES court de pharmacien d'officine sera significativement revalorisée.

De plus, afin de favoriser ces stages en dehors des centres-villes et dans les zones rurales et de soutenir ainsi le maillage territorial des pharmacies, nous souhaitons créer une indemnité de déplacement pour les étudiants de troisième cycle.

Cette réforme contribue à l'attractivité de la formation en pharmacie, en renforçant le cursus – pour prendre notamment en compte les nouvelles réalités de l'exercice de la profession – et en confirmant l'excellence des parcours.

Enfin, afin de diminuer le nombre de places non pourvues, un décret permet désormais de reporter, au sein d'une même région, les places non pourvues dans une université vers une ou plusieurs autres.

Mme le président. La parole est à Mme Véronique Guillotin, pour la réplique.

Mme Véronique Guillotin. Nous devons trouver des solutions, en nous inspirant notamment de ce qui se fait pour les médecins. On parle beaucoup du maillage territorial des pharmacies, mais la désertification progresse là aussi.

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