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Proposition de résolution pour une meilleure prise en compte de la qualité de la vie étudiante, pour renforcer l'accompagnement des étudiants à toutes les étapes de leur parcours et pour dynamiser l'ancrage territorial de l'enseignement supérieur

M. Bernard Fialaire. Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, l'augmentation continue du nombre d'étudiants, associée à une situation sanitaire exceptionnelle, ont révélé l'urgence d'une nouvelle réflexion sur la vie étudiante. Cette réflexion a été menée au sein de la mission d'information « Conditions de la vie étudiante en France », présidée par notre collègue Pierre Ouzoulias. Le rapport d'information fait au nom de la mission par Laurent Lafon et la proposition de résolution dont nous discutons aujourd'hui, que le groupe RDSE soutiendra, en constituent les étapes suivantes.

Je ferai néanmoins quelques remarques.

J'évoquerai tout d'abord l'accompagnement des étudiants dans leur parcours. Les situations des étudiants qui arrivent dans l'enseignement supérieur sont très hétérogènes. Dans le cadre de la délégation à la prospective, nous avions entendu M. Olivier Babeau : il préconise une période de propédeutique – pourquoi pas une année ? – afin de permettre aux étudiants de combler leurs lacunes et de renforcer leur autonomie dans le supérieur. Il s'agirait de concevoir un dispositif qui ne léserait pas les étudiants faisant le choix de cette remise à niveau, comme c'est parfois le cas actuellement.

Ainsi, en médecine, des étudiants n'ont pu trouver de places en première année à la suite de cette année blanche, car ils n'étaient plus prioritaires par rapport aux néo-bacheliers : cette démarche vertueuse s'est donc avérée préjudiciable.

Je voudrais ensuite aborder la question des dispositifs de tutorat. Il existe un grand nombre de structures payantes, des « officines privées » parfois très coûteuses, aidant les étudiants à préparer les travaux dirigés et les examens en parallèle de leurs cours. Un système de tutorat interpromotions permettrait aux étudiants et à leurs familles d'améliorer leurs chances de réussite, tout en réalisant des économies. Ce dispositif existe déjà dans certains établissements : il serait bon de le généraliser, ce qui permettrait également de renforcer les liens sociaux entre étudiants, liens qui ont été grandement affectés par la généralisation des cours à distance. Il convient donc de s'interroger sur la gratification des tuteurs sous forme de bourses ou de points de bonification.

J'aimerais également insister sur le temps de l'inscription dans l'enseignement supérieur. Trop souvent négligé, il constitue pourtant un moment décisif : il faut le mettre à profit pour communiquer aux étudiants toutes les informations utiles sur les aspects de la vie quotidienne dans leur futur établissement, sur les possibilités offertes par la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) – nous avons constaté que ces informations étaient insuffisantes –, et surtout profiter de ce rendez-vous pour effectuer un bilan de santé. Une partie du soutien psychologique pourrait être assurée par les tuteurs et les pairs : nous devons encourager ces modes d'accompagnement.

La CVEC constitue un élément important de la qualité de la vie étudiante. Céline Boulay-Espéronnier et moi-même avons remis un rapport d'information sur le sujet : nous y proposons de lancer une consultation de l'ensemble des acteurs de la vie étudiante afin de préciser le périmètre d'affectation de la contribution. Il s'agit aussi de décider s'il faut, ou non, pérenniser le financement par la CVEC de dispositifs exceptionnels mis en place pendant la crise, notamment l'octroi d'aides financières.

Je voudrais aussi évoquer la question de l'ancrage territorial de l'enseignement supérieur dans les grandes villes universitaires et dans les plus petites collectivités territoriales. Ces dernières peuvent offrir une bonne qualité de vie aux étudiants : l'hébergement y est plus aisément accessible que dans les grandes villes. De même, l'accueil de doctorants, par exemple, a des retombées très positives permettant de dynamiser certaines filières territoriales.

Je terminerai mon propos en citant les campus connectés, qui constituent une véritable opportunité pour les personnes vivant loin des établissements supérieurs. Ils recréent du lien social dans l'enseignement à distance. Ce dispositif fonctionne bien, et l'offre de formation gagnerait à être développée sur l'ensemble du territoire.

Alors que certaines universités ont fait le choix de faire cette rentrée en distanciel, restons attentifs à ce que les étudiants traversent cette période d'incertitude dans les meilleures conditions possible. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées du groupe SER.)

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