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Débat sur la santé en Guyane

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Arnell.

 

M. Guillaume Arnell. La Guyane, comme de nombreux territoires ultramarins, connaît une crise dans le secteur de la santé, du social et du médico-social. Malgré les efforts des gouvernements successifs pour y faire face, la question de l’offre de soins est constamment au centre des préoccupations des élus et de la population guyanais.

Monsieur le secrétaire d’État, je souhaite appeler votre attention sur un enjeu central : les évacuations sanitaires, au nombre de 4 000 environ par an. C’est une problématique d’importance pour le territoire, et leur coût élevé – entre 4 millions et 5 millions d’euros – pèse lourdement sur le budget des établissements hospitaliers, menaçant parfois jusqu’à leur existence.

Derrière ces chiffres impressionnants, je n’oublie pas qu’il y a des hommes et des femmes, mais il paraît indispensable qu’une réflexion en profondeur soit menée pour remédier à cette situation. Quelles sont vos pistes de réflexion et comment s’organise la coopération régionale avec les autres territoires français et avec les pays limitrophes ?

Par ailleurs, la problématique des évacuations sanitaires soulève également la question de la prise en charge des patients et, par extension, de leur accompagnant. Je souhaite donc également vous entendre sur les outils qui pourraient être mis en place pour mieux accompagner les patients et leur famille, lorsque la situation médicale l’exige.

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d’État.

M. Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé. En effet, les évacuations sanitaires relèvent en Guyane du quotidien. Ces 4 000 opérations annuelles sont organisées à plusieurs niveaux, selon qu’elles se réalisent dans l’urgence ou de façon programmée, en fonction aussi du prescripteur, hôpital ou praticien libéral.

Nous menons en la matière un certain nombre de travaux visant, d’une part, à améliorer la pertinence et la qualité de l’organisation du transport et, d’autre part, à développer l’offre sur place et la coopération entre la Guyane et, notamment, les Antilles – c’est, monsieur le sénateur, l’un des aspects de votre question.

S’agissant de l’amélioration de la pertinence et de la qualité de l’organisation des transports, l’ARS et l’assurance maladie travaillent à la création d’une plateforme territoriale d’appui pour aider les professionnels de santé à organiser au mieux ces transports, qui sont complexes, pour améliorer l’orientation et l’accueil dans le territoire de destination. Il s’agit aussi d’alléger la charge de travail des professionnels. Nous espérons gagner collectivement en lisibilité dans ce domaine.

En ce qui concerne le développement de l’offre sur place et de la coopération entre la Guyane et les Antilles, destiné à limiter les évacuations sanitaires vers la métropole, je précise que, depuis peu, la Guyane propose une offre de cardiologie interventionnelle, alors que, auparavant, les patients devaient se rendre aux Antilles ou en métropole. Depuis le mois d’avril, une équipe de Martinique se rend à Cayenne une fois par mois pour traiter les patients sur place et former les équipes locales ; cette coopération permettra à l’équipe guyanaise de gagner en compétences et en autonomie, pour, à moyen terme, prendre en charge elle-même ses patients, y compris en urgence. Les patients les plus complexes continueront d’être pris en charge en Martinique, dans des conditions plus favorables, puisque les équipes auront appris à travailler ensemble.

C’est donc un modèle de coopération gagnant-gagnant que nous souhaitons mettre en place et que la Guyane pourra dupliquer à d’autres filières de soins. Il s’agit, je le répète, de renforcer l’offre de soins sur place pour limiter les évacuations sanitaires, très lourdes à supporter pour les patients et leur famille.

J’ajoute qu’un nouveau chef du service des urgences a été recruté à Cayenne en septembre 2018 : le Dr Pujo, qui a notamment pour mission de restructurer les évacuations sanitaires, dans le cadre d’une amélioration de la collaboration avec les Antilles.

Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Arnell, pour la réplique.

M. Guillaume Arnell. Monsieur le secrétaire d’État, on vous entend, mais cela ne peut plus durer. Il faut effectivement allouer les moyens nécessaires pour remédier à la fois au déficit de l’offre de soins et à la dérive en matière d’évacuations sanitaires. À Saint-Martin, nous avons trouvé un palliatif à cette dérive, qui était liée au déficit de l’offre de soins, mais également au fait que certaines évacuations pouvant relever de la desserte aérienne régulière se faisaient par évacuation sanitaire, avec un coût démultiplié.

Nous espérons que ce gouvernement nous prêtera une oreille plus attentive que par le passé, afin que les Guyanais puissent bénéficier de la même qualité de soins que l’ensemble de nos compatriotes.

 

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Débat sur les conclusions du rapport d'information...
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