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Question d'actualité sur la pénurie de soignants pendant les vacances

M. Éric Gold. Ma question était adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Ces derniers jours ont vu le contexte sanitaire se dégrader très rapidement, avec une hausse des contaminations de plus de 150 % par rapport à la semaine dernière. Cette situation entraîne la mise en place de nouvelles mesures, qui rendent dès aujourd'hui le vaccin plus que nécessaire pour la plupart de nos activités.

Naturellement, les prises de rendez-vous ont explosé, ce qui accroît les besoins en personnel médical dans un contexte traditionnellement tendu en période estivale et encore aggravé par l'arrivée de la quatrième vague épidémique, liée au variant delta.

Monsieur le ministre, permettez-moi de rappeler que les semaines à venir vont être particulièrement difficiles dans nos établissements de santé et chez nos médecins généralistes en cette période de congés annuels. Chaque été, et plus encore cette année, les pénuries de personnel et la désertification médicale deviennent des maux du quotidien.

On estime que 10 millions de Français vivent aujourd'hui sur un territoire où l'accès aux soins est difficile, sans qu'aucune mesure parvienne à stopper durablement l'hémorragie. La moitié des médecins de campagne ont plus de 55 ans. Cet été, dans un grand nombre de régions, faute de remplaçants en nombre suffisant, des cabinets médicaux devront fermer ; 50 % des offres de remplacement n'auraient pas encore trouvé preneur.

Faute d'urgentistes en nombre suffisant, des services d'urgences devront fermer la nuit. À Clermont-Ferrand, l'unité destinée aux jeunes victimes de crises suicidaires du centre hospitalier universitaire devra fermer pour le mois d'août. Dans ce même CHU, le taux d'absentéisme atteint 10 %. Après des années de manque de personnel et des mois de crise sanitaire et de plan blanc, les soignants sont épuisés et voient avec dépit leurs demandes de congés remises en cause.

Ma question est donc la suivante : que peut faire le Gouvernement, à court et moyen terme, pour renforcer l'attractivité des métiers du soin et assurer enfin un accès aux soins partout et pour tous, quelle que soit la période de l'année ? Où en est-on des mesures attendues pour lutter contre la désertification médicale ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, permettez-moi tout d'abord de vous préciser qu'Olivier Véran ne peut être présent devant vous maintenant, car il défend devant l'Assemblée nationale le projet de loi que vous aurez à examiner demain : il sera alors évidemment présent devant vous.

Merci pour votre question, qui me permet de tracer quelques perspectives, même si nous avons eu de nombreuses occasions de débattre dans cet hémicycle, de travailler et de progresser ensemble sur la question de la désertification médicale et de l'accès aux soins dans les territoires.

Plus concrètement et à plus court terme, pour la période estivale qui commence dans le contexte épidémique difficile que vous avez rappelé, les soignants vont effectivement être mobilisés une fois encore. Je veux rappeler que tous les gestes qu'accomplissent les citoyens pour soulager les soignants mobilisés sont les bienvenus. Nous avons à ce propos élargi le spectre des professionnels qui peuvent vacciner, afin de soulager les autres soignants. Notre objectif est toujours de permettre à quiconque le souhaite d'être vacciné facilement et rapidement.

Quant au risque de pénurie de soignants que vous évoquez de manière plus générale, la période estivale fait toujours l'objet d'une attention particulière de la part des agences régionales de santé. Il faut tenir compte de la diversité des zones géographiques, ainsi que de la démographie des différentes collectivités, dont vous savez bien qu'elle évolue fortement durant l'été. Chaque établissement est tenu d'anticiper l'organisation et la gestion des services, chaque année, au regard de la situation estivale et, plus particulièrement cette année, de la situation épidémique.

Cette prévision a fait l'objet cette année d'une attention toute particulière. Un certain nombre de décisions de reprogrammation, et non de déprogrammation, de soins ont ainsi été prises. Le ministre des solidarités et de la santé est pleinement mobilisé sur cette question : Olivier Véran a encore très récemment demandé aux agences régionales de santé de lui adresser des informations précises sur d'éventuelles fermetures et sur toutes difficultés, afin d'anticiper la situation. (M. François Patriat applaudit.)

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