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Question d'actualité sur la situation au Liban

M. le président. La parole est à M. Bernard Fialaire, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

M. Bernard Fialaire. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

Jeudi dernier, le Président de la République s'est entretenu avec le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

L'Élysée a indiqué que les deux dirigeants partagent « la même volonté de voir se former un gouvernement crédible » au Liban pour sortir ce pays de la crise, et jugent que sa formation « reste la condition à la mobilisation d'une aide internationale à plus long terme ».

Or, depuis le mois d'octobre dernier, les échanges entre le Premier ministre Saad Hariri et le Président Michel Aoun n'ont toujours pas permis de former un gouvernement, alors que le Liban traverse une crise économique très grave : chute de la livre libanaise, hyperinflation, explosion de la pauvreté, défaillances dans le système de santé et risque de panne énergétique généralisée.

C'est cette faillite de l'État qui avait alimenté les manifestations du peuple, lequel réclamait le départ de toute la classe politique et le refus des ingérences étrangères, en particulier iraniennes.

Le système politique est empêtré dans ses querelles confessionnelles et la corruption, et reste complètement dépassé par la crise économique. En outre, les résultats de l'enquête sur les causes de l'explosion se font attendre, et il est difficile pour la justice libanaise de travailler en toute transparence, à l'abri des interférences politiques.

Lors de son dernier déplacement à Beyrouth, en septembre dernier, le Président de la République avait posé la formation d'un gouvernement légitime comme condition à la mobilisation de l'aide internationale, en particulier dans le cadre des conférences Cèdre en lien avec la Banque mondiale.

L'heure n'est-elle pas venue de faire preuve de plus de fermeté pour y parvenir, et ainsi porter urgemment une aide secourable et nécessaire à la population libanaise ?

Aujourd'hui, monsieur le ministre, comment comptez-vous renforcer la pression de la communauté internationale, en particulier de l'Union européenne, pour soutenir le peuple libanais ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et RDPI.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le sénateur Fialaire, vous avez décrit avec réalisme la situation dans laquelle se trouve le Liban ; je compléterai toutefois vos propos en vous signalant que le produit intérieur brut du Liban a été ramené à celui des années 2000.

Cette crise n'est pas liée à une catastrophe naturelle, elle a des responsables bien identifiés : face à cette situation, les forces politiques libanaises refusent de s'entendre sur la composition d'un gouvernement. Leur aveuglement est un crime de non-assistance à pays en danger. Pourtant, vous l'avez rappelé, des engagements avaient été pris le 1er septembre dernier, y compris sur la totalité des réformes à entreprendre, que chacun connaît.

L'obstruction délibérée à toute perspective de sortie de crise, en particulier de la part de certains acteurs du système politique libanais, par des demandes inconsidérées et d'un autre temps, doit cesser ! Je vous informe, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, que des propositions concrètes sont en cours d'élaboration à l'encontre de ceux-là mêmes qui ont abandonné l'intérêt général au profit de leurs intérêts personnels.

Si certains acteurs politiques libanais ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'hésiterons pas à prendre les nôtres. Les décisions qu'ils prendront ou qu'ils refuseront de prendre au cours des prochains jours seront déterminantes. Tel est le message que le Président de la République et moi-même avons adressé aux principaux responsables libanais hier.

La France, pour sa part, continue de se tenir aux côtés du peuple libanais. Nous savons que le Liban peut compter sur des Libanaises et des Libanais de valeur, au sein de la société civile, qui ont à cœur de travailler sincèrement à l'édification du Liban de demain. C'est donc avec ceux qui portent l'espoir et l'avenir de ce pays que nous entendons travailler : nous ne ménagerons pas nos efforts à cette fin. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. – MM. Jean-Claude Requier et Pierre Louault applaudissent également.)

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