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Question d'actualité sur le retrait de la bataille de Verdun des programmes scolaires

M. le président. La parole est à M. Franck Menonville, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)


M. Franck Menonville. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, et j'y associe mon collègue Gérard Longuet. Elle porte sur la place réservée à la bataille de Verdun dans les nouveaux programmes scolaires, à la suite du débat passionné de ces derniers jours.
Par son ampleur – 300 000 morts, 400 000 blessés, dix mois de combats, plus de 60 millions d'obus –, Verdun est l'une des batailles les plus emblématiques de la Première Guerre mondiale.
Monsieur le ministre, si vous avez réaffirmé que la bataille de Verdun continuerait bien à être étudiée en cours d'histoire par les élèves de première, nous souhaitons qu'elle soit plus explicitement nommée dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale, au même titre que la bataille de la Somme.
Verdun est un symbole de la Grande Guerre, un haut lieu d'histoire où tant d'hommes se sont sacrifiés. Les nouvelles générations viennent en nombre sur ce site chaque année.
Le champ de bataille de Verdun porte encore les stigmates de l'horreur. Cette zone rouge d'environ 15 000 hectares au paysage défiguré, où reposent encore près de 100 000 soldats, et les vestiges de neuf villages détruits reconnus « morts pour la France », témoigne de l'enfer de Verdun.
Toutefois, Verdun est aujourd'hui devenu la capitale mondiale de la paix et le symbole de l'amitié franco-allemande. En attestent la poignée de main historique entre Helmut Kohl et François Mitterrand en 1984 et la visite d'Angela Merkel et de François Hollande en 2016. Au lendemain de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre et à quelques semaines des élections européennes, il me semblait nécessaire de le souligner.
Verdun porte un message d'universalité contemporain, qui doit absolument être transmis à notre jeunesse. Si nous pouvons faire confiance à l'appréciation de nos professeurs, pouvez-vous malgré tout nous rassurer quant à son inscription officielle dans les programmes scolaires ? (Applaudissements sur les travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, du groupe Union Centriste et sur des travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Monsieur Menonville, je peux vous rassurer, et le faire avec force. Je commencerai par vous dire que mon grand-père s'est battu à Verdun, probablement comme beaucoup de vos aïeux, mesdames, messieurs les sénateurs. Je n'ai pas plus de raisons que vous de souhaiter que la bataille de Verdun soit occultée, ce qui n'est aucunement le cas – je le dis très solennellement – dans les programmes que nous avons conçus.
Non seulement la référence à cette bataille n'est pas occultée, mais, si vous me permettez l'expression, elle « progresse ». En effet, dans les programmes qui existaient précédemment, ceux de 2010, Verdun n'était pas nommée. La Première Guerre mondiale elle-même n'était pas réellement décrite, puisqu'elle était là simplement à titre d'exemple de ce qu'était une guerre totale absolue.
Les nouveaux programmes sont incontestablement un progrès à cet égard et à bien d'autres, puisqu'ils sont chronologiques. On étudie la Première Guerre mondiale de façon chronologique, après ce qui s'est passé avant et avant ce qui se passera après… L'élève de troisième étudie déjà Verdun, qui figure dans les programmes ; en première, il l'étudie de nouveau au travers de ces programmes chronologiques, selon lesquels on étudie non seulement la guerre de 14-18, mais, à l'intérieur de celle-ci, la guerre de positions. Si l'on évoque ce concept, on parle évidemment de Verdun.
Verdun sera donc étudiée ; Verdun sera analysée ; Verdun sera approfondi, au titre non seulement de l'histoire, mais aussi de la mémoire. Hier même – c'est un hasard du calendrier –, se tenait un colloque de l'éducation nationale sur la façon dont nous avons commémoré le premier centenaire.
Je souscris donc évidemment à tout ce que vous avez dit ; nous devons enseigner Verdun, non seulement le Verdun de 1916, mais encore le Verdun de la mémoire. En outre, je vous le garantis, les documents d'accompagnement, qui sont au moins aussi importants que ce que nous écrivons dans les programmes, parleront de Verdun.
Enfin vous l'avez souligné, nous pouvons faire confiance aux professeurs ; il n'y a pas un seul professeur d'histoire-géographie en France qui parlerait de la guerre de 14-18 sans parler de Verdun.
J'ai entendu, le week-end dernier, des choses qui m'ont surpris ; certains ont prétendu que c'était une « deuxième mort » pour Verdun. Selon moi, Verdun n'est pas morte ! Il y a eu une première victoire, et, si la mémoire est une victoire, alors il y aura justement une seconde victoire de Verdun. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche et du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.)

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