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Débat sur le thème : « La France a-t-elle été à la hauteur des défis et de ses ambitions européennes ? »

Mme la présidente. La parole est à M. Ahmed Laouedj.

M. Ahmed Laouedj. Monsieur le ministre, le 25 avril dernier, le Président de la République prononçait un discours à la Sorbonne dans lequel il évoquait la nécessité d’une Europe plus souveraine et plus puissante.

Telle est l’ambition affichée alors qu’une crise majeure touche l’ensemble des pays européens, qui sont aujourd’hui à la croisée des chemins, tant les défis politiques, économiques, diplomatiques et écologiques bouleversent profondément nos sociétés. En outre, la montée des mouvements populistes et eurosceptiques atteste d’une résistance significative à l’intégration européenne.

Notre pays a toujours revendiqué un rôle de leader sur la scène européenne. Or l’Insee devrait publier dans les jours qui viennent les chiffres du déficit public français en 2023, et nous savons d’ores et déjà que les résultats ont été mauvais. Avec un déficit public aux alentours de 5,6 % du PIB, la France se classe désormais à l’avant-dernière place dans la zone euro, devançant seulement l’Italie. Les défis économiques auxquels nous faisons face affaiblissent notre position à l’échelle européenne.

Sur le plan environnemental, nous nous sommes positionnés comme d’ardents défenseurs de la transition énergétique. Force est de constater que cette dernière est lente et que les mesures prises sont souvent jugées insuffisantes pour répondre à l’urgence climatique.

Enfin, sur la scène diplomatique, l’Europe et, par extension, la France devraient jouer un rôle prépondérant dans la gestion des conflits en Ukraine et en Palestine. Mais est-ce vraiment le cas ? Notre pays n’a pas semblé à la hauteur de son statut de leader, ce qui laisse planer quelques doutes sur notre capacité à jouer un rôle majeur dans la diplomatie européenne.

Avec les derniers bombardements à Rafah qui ont fait une cinquantaine de morts, la situation devient urgente et appelle une réponse immédiate. Il est primordial que l’Europe, sous l’impulsion de notre pays, parle d’une seule voix pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la reconnaissance de l’État palestinien, à l’instar de ce qu’ont décidé l’Espagne, la Norvège et l’Irlande. Il est temps que la France prenne ses responsabilités et accompagne l’Europe dans cette démarche cruciale.

Monsieur le ministre, face à ces constats, il est légitime de s’interroger : notre pays peut-il continuer à prétendre remplir pleinement son rôle de puissance influente au niveau européen ?

Mme la présidente. La parole est à M. le ministre délégué.

M. Jean-Noël Barrot, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé de l’Europe. Monsieur le sénateur, pour ce qui est de son importance géopolitique et de son influence diplomatique, l’Europe a également accompli des progrès sensibles ces cinq dernières années. Je pense notamment à la manière dont l’Union européenne a su s’accorder, dès les premiers jours qui ont suivi la guerre d’agression russe en Ukraine, sur la question des sanctions, du soutien militaire à apporter et du secours aux civils.

S’agissant de la situation au Proche-Orient, la France a beaucoup insisté pour que l’Union européenne parle d’une seule voix.

Lors du Conseil européen du mois de mars, les Vingt-Sept se sont accordés – enfin !, si j’ose dire –, sur une déclaration commune, qui réclame une trêve immédiate conduisant à un cessez-le-feu durable et appelle à la libération inconditionnelle des otages, à l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, à des sanctions à l’encontre des dirigeants du Hamas comme des colons extrémistes violents, ainsi qu’au respect d’un certain nombre de principes qu’ils sont parvenus à défendre ensemble.

Vous l’avez dit, certains États membres de l’Union européenne ont décidé de reconnaître l’État palestinien.

Comme le Président de la République a eu l’occasion de le rappeler à plusieurs reprises, cette reconnaissance ne constitue pas un tabou pour la France. C’est une décision qui viendra en temps utile dans le cadre d’un processus de paix, ce qui, vous le savez, n’a pas empêché la France de soutenir devant les Nations unies la résolution conduisant à la reconnaissance de l’État de Palestine comme membre associé.

Mme la présidente. Il faut conclure, monsieur le ministre délégué.

M. Jean-Noël Barrot, ministre délégué. À l’évidence, l’Europe a encore des efforts à réaliser pour s’affirmer comme une puissance diplomatique. Elle a néanmoins considérablement progressé ces dernières années.

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